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Izazen
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Joie
« le: 02 Novembre 2008 à 12:44:52 » |
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Joie et justesse
"La joie désigne un état d'enchantement. (...). Tout comme l'eau apporte fraîcheur aux dix mille êtres, la joie leur offre la croissance. Joyeux au-dedans comme au-dehors, l'homme appréhende le monde par l'esprit et l'esprit par le monde. Quand l'intérieur et l'extérieur sont réunis sans la moindre séparation, surgit la joie. (...).
JOIE DE L'HARMONIE
Lorsque l'homme fait preuve de force et de fermeté, tout en préservant la justesse et la droiture, la joie surgit naturellement, sans le moindre effort - telle est la "joie de l'harmonie". (...).
JOIE DE LA SINCERITE
Fidèle à la voie du milieu, autonome sur le plan intérieur, réjoui par le réel et non par l'illusoire, affranchi des apparences, l'homme développe naturellement la bonté ; quel regret pourrait subsister ici ? Telle est la joie de la force atteignant l'équilibre.
JOIE VENUE DU DEHORS
Lorsque l'homme est faible, dépourvu d'équilibre et incapable de trouver la juste orientation, il oublie l'intériorité pour se laisser séduire par les apparences, abandonne le réel pour rejoindre l'illusoire. Celui qui suit cette voie - désastreuse au possible - ne parviendra jamais à pénétrer le Tao. Telle est la joie du faible qui s'attache aux apparences.
JOIE APRES REFLEXION
User de la force avec souplesse, choisir soigneusement ses mots, ne rien accomplir à la légère, c'est pratiquer la "joie après réflexion". (...).
JOIE DU FORT QUI PECHE PAR SUFFISANCE
L'homme qui se montre suffisant, trouvant la joie dans sa seule force et non dans la soumission, court au désastre. Rencontrer le malheur en dépit de sa propre force, voilà le danger qui guette celui qui se fie aux "pillards". S'ils entendent trouver le bonheur, les être d'une intelligence supérieure doivent ouvrir leur esprit et rechercher avec la plus grande humilité les hommes du Tao. Si, abusant de leurs talents et de leur prestige, ils refusent d'écouter les autres pour mieux les soumettre, s'ils s'associent avec des hommes vulgaires et évitent la compagnie des hommes accomplis, leurs vertus déclineront jour après jour, tandis que leurs défauts ne cesseront de croître. Ceux-là créent du danger là où il n'en existait pas. A quoi servent les plus grands talents, dit un proverbe, s'ils sont gâtés par l'arrogance et la jalousie ?
JOIE PROVOQUEE
Certains être se complaisent dans l'apparence. Quoiqu'ils ne soient guère appréciés des autres, ils cherchent leur amitié en usant de paroles rusées et en affichant un air conquérant. Ceux-là sont des simulateurs, qui cachent leur néant derrière le masque de la plénitude. Plutôt que de reconnaître leurs propres fautes, ils préfèrent induire les autres en erreur. Loin de se faire aimer, ils finiront par susciter l'aversion de tous. Telle est la joie des faibles qui s'accrochent aux apparences.
Dans la joie il convient de distinguer différents aspects - le réel et l'illusoire, le vrai et le faux -, lesquels peuvent conduire soit à la fortune soit à l'infortune, soit au regret soit à la honte. Il n'est pas de joie sans rigueur. Quand la joie atteint la justesse, elle permet l'accomplissement. Sinon, elle provoque la stagnation. Ceux qui pratiquent le Tao doivent impérativement trouver la justesse dans la joie."
(Extrait du commentaire au Yi King de Lieou Yi-Ming, maître taoïste du XVIIIème, de l'école de la "Complète Réalité". Lieou Yi-Ming, traduit par Thomas Cleary, Yi King, Le Seuil, point sagesse, 1986) du blog Sagesse et Philosophie d'Orient et d'Occident.
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